Compte tenu de la politique de soutien monétaire impliquant une disponibilité de trésorerie supplémentaire pour les investisseurs ainsi que l’augmentation de l’épargne des français liée au confinement, il paraît raisonnable de dire que les prix du marché immobilier d’habitation à moyen terme devraient se maintenir à la hausse malgré les estimations pessimistes de croissance économique.
La carence en logements neufs par rapport aux besoins de la population est également une raison majeure de la montée des prix dans l’ancien.
Il est important de souligner que la crise sanitaire a modifié les ratios d’achats en ligne qui sont passés au-dessus de 20% sur le territoire Français depuis la crise. Si cette augmentation venait à s’installer dans la durée, elle devrait entrainer une hausse de la demande d’actifs d’entrepôts et de locaux en logistiques, poussant ainsi les prix de cette catégorie d’actifs vers le haut.
Il n’est pas possible de mettre l’intégralité des commerces sur le même rang en termes d’analyse d’actifs commerciaux.
Les centres commerciaux les moins bien situés, avec une force d’attraction basse du fait de l’absence d’enseignes fortes ou nécessitant des travaux de rénovation souffriront selon nous sur le moyen terme et devraient connaître une reprise assez lente, même en sortie de crise sanitaire du fait des changements d’habitudes de consommation liés à la crise.
En revanche, les commerces de grande surface et les centres commerciaux de centre villes ou à forte attractivité devraient mieux tirer leur épingle du jeu et voir leur fréquentation bondir plus rapidement en fonction des avancées médicales et de la mise à disposition de vaccins et traitements viraux.
Les commerces de proximité de petites et moyennes surfaces devraient connaître une reprise rapide en fonction des avancées médicales, mais pas uniquement. En effet, nous pouvons déjà observer de nombreux facteurs poussant dans ce sens. A savoir, une bonne adaptation des commerçants à des systèmes de vente nouveau tels que le Click and collect, le développement digital et la mise en place de mesures d’hygiènes plus faciles à appliquer que dans les grandes surfaces et les centres commerciaux.
De plus, la transition vers une économie plus verte avec moins de voitures et le soutien financier important de l’Etat, à travers différentes aides, favorisera selon nous la notion de commerce de quartier et son développement.
Elle est certainement la catégorie d’actifs qui devrait le plus souffrir de cette crise même si la relance économique par accroissement monétaire amorcée par l’Etat en a atténué les effets. Les investisseurs disposant de plus de trésorerie grâce à la politique monétaire de relance pour arbitrer leur portefeuille peuvent plus facilement se permettre cette classe d’actifs qui aurait certainement été mise au banc plus fortement sans cette manne de liquidité.
Outre les aspects de relance étatiques, notre analyse consiste à séparer cette catégorie d’actifs par taille et par situation géographique.
A savoir que les bureaux de grande surface et en périphérie de ville devraient être les plus touchés. Le développement du télétravail, les licenciements et la nécessité des entreprises à diminuer leurs charges pour amortir les pertes annuelles effectives dues au confinement et à la morosité économique mondiale suite à cette crise sanitaire inédite devrait conduire à la diminution du nombre de locations de grands plateaux de bureaux.
En revanche, il nous semble pertinent de croire que le marché de bureaux de petites et moyennes surfaces en adresses prestigieuses devrait connaître une hausse. En effet, le développement du télétravail et les changements de modes d’accueil de la clientèle déjà amorcés par de nombreux groupes sous forme de salon de réception, devraient encourager cette catégorie de bureaux. Ils devraient permettre de compléter l’utilisation du télétravail en offrant la possibilité de recevoir, le cas échéant, la clientèle dans des espaces dédiés de qualité ou d’y réaliser les réunions et formations indispensables.
