L’inflation est sur toutes les lèvres en cette période de sortie de crise sanitaire. Conséquence de l’abondance de liquidités pour les uns. Outil contre la dette d’État et pour redonner du pouvoir d’achat aux ménages pour les autres. Elle ne laisse personne indifférent.
Mais quel pourrait être son véritable impact sur l’immobilier ?
Depuis les années 90, l’État n’a eu de cesse de lutter contre l’inflation. La faisant passer d’un peu plus de 3% en 1991 à une moyenne d’environ 1% depuis 2010. Mais à moyen terme (après la reprise économique post covid-19) de nombreux analystes la projette autour de 4%.
Si la hausse de l’inflation est accompagnée d’une hausse des salaires, alors cela sera bénéfique pour les ménages qui retrouveront un peu plus de pouvoir d’achat. Et ce même si les loyers augmentent car cette augmentation sera proportionnelle. En effet, les loyers sont indexés au coût de la construction qui est lié à l’inflation à son tour.
En revanche, si les salaires ne sont pas augmentés en proportion, la part du budget des ménages dédiée au logement augmentera. Ce qui pourrait créer une pression sur le prix des loyers et/ou exclure des familles des grandes villes n’ayant plus les moyens de s’y loger.
En préambule, en cas d’inflation, les banques centrales devront augmenter leurs taux directeurs. Ce qui entrainera une hausse des taux de crédit immobilier des banques commerciales.
Pour les emprunts à taux fixe ou variable capé, cela jouera en votre faveur car le montant de votre mensualité ne changera pas (ou peu), alors que votre revenu aura augmenté. L’effort réel d’épargne des ménages nécessaire au remboursement de leur emprunt immobilier va donc diminuer sous l’effet de l’inflation.
En cas d’emprunt à taux variable non capé, l’effort sera le même qu’avant inflation. Comme nous l’avons expliqué plus haut le crédit ainsi que les revenus augmenteront proportionnellement, maintenant ainsi l’équilibre de l’effort d’épargne attribué au remboursement du prêt.
Dans ce cas, compte tenu de l’augmentation des taux, vous perdrez du pouvoir d’achat. La hausse des taux aura pour conséquence de réduire votre capacité d’emprunt, vous obligeant ainsi à augmenter votre apport si possible, diminuer la surface du logement que vous recherchez, vous éloigner des centres villes, ou enfin, négocier …
Si les taux de crédit augmentent à cause de l’inflation, une pression sur les prix sera inévitable.
Les acquéreurs qui auront perdus en capacité d’emprunt chercheront à négocier ou remettront leur projet d’achat à plus tard. Cet attentisme créera une baisse de la demande qui pèsera sur les prix entrainant leur baisse.
Comme vous l’aurez compris, l’inflation pourra être salvatrice pour certains et néfaste pour d’autres. Tout dépend de votre profil et de l’avancement de votre projet immobilier.
Prédire le niveau futur de l’inflation avec précision n’est ni raisonnable ni même possible. Ce n’est pas non plus le but de notre article qui, nous l’espérons, vous aura permis d’en jauger les aspects pour l’intégrer à votre profil…